Les chenilles processionnaires représentent un danger pour l'homme comme pour le chien. Une substance très urticante appelée thaumétopoéïne est libérée lorsque leurs poils se brisent par contact ou par frottement. Ces poils urticants sont libérés par la chenille si elle est excitée ou inquiétée. La thaumétopoéïne provoque une réaction inflammatoire importante chez l'homme comme chez le chien. On distingue 2 espèces de chenilles processionnaires, celles du pin qui se nourrissent du limbe des aiguilles de pin et celles du chêne qui se nourrissent des feuilles tendres.
Le risque est important chez le chien en cas d'ingestion ou par réflexe de léchage de la zone douloureuse qui peut entrainer une nécrose nécessitant parfois l'amputation d'une partie de la langue. Le chien peut également se frotter le visage avec les pattes entrainant des lésions oculaires (conjonctivite, ulcères de la cornée, etc.). L'ingestion provoque une inflammation des voies respiratoires, de la cavité buccale et de tout l'appareil digestif, voire des réactions allergiques plus graves telles qu'un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique. Les chenilles processionnaires représentent un danger car elles quittent le nid pour finir leur transformation en papillon à quelques centimètres sous terre (5 à 20 cm). Elles descendent du tronc, entre le mois de février et la fin du mois de mai, en "procession" liées par contact tactile avec la soie des congénères les unes aux autres. Le danger peut également venir du vent comme des pommes de pin. Le vent secoue les nids porteurs de poils urticants et les pommes de pins peuvent également en transporter. Il ne faut donc pas laisser votre chien jouer avec les pommes de pin.
Les nids de chenilles processionnaires sont facilement reconnaissables, ils ressemblent à des sortes de "barbes à papa" garnies d'une touffe d'aiguilles jaunit pour le pin et à des cocons situés sur les branches maîtresses pour le chêne. Ce sont des nids de soie. Les chenilles peuvent changer d'emplacement et constituer un nouveau nid sur une autre branche si leur nourriture vient à manquer. Au dernier stade larvaire, elles constituent un nid plus volumineux et plus résistant exposé sud.
Que faut-il donc faire pour protéger son chien et se protéger ?
Tout d'abord soyez vigilant lorsque vous vous trouvez dans une zone à risque. Lorsque vous êtes en promenade levez la tête pour repérer au loin les éventuels pins et chênes que vous pourriez croiser et observez la présence de nids. Si des nids sont présents ne vous tenez pas en dessous et ne les manipulez pas. Gardez votre chien derrière vous et observez au sol la présence éventuelle de chenilles lors de votre passage près du pin ou du chêne. Si vous voyez une procession, ne l'écrasez pas, vous ne feriez que libérer les poils urticants qui se fixeraient sur vos vêtements et sur votre chien. Contournez largement la procession en prenant votre chien dans les bras si possible ou faites demi-tour (attention plusieurs processions peuvent être dispersées). Signalez la présence des chenilles aux personnes que vous pourriez croiser. N'oubliez pas que le vent représente un danger supplémentaire !
Quelles sont les manifestations d'un contact avec les poils urticants ?
Les symptômes peuvent être plus ou moins sévères et apparaissent dans les heures qui suivent l'exposition. Démangeaisons, apparition de petites plaques avec parfois des éruptions prurigineuses qui brûlent et qui peuvent former des œdèmes. Conjonctivite en cas de contact avec les yeux. Irritation des voies respiratoires en cas d'inhalation.
Que faire si vous ou votre chien ou vous avez été en contact avec les chenilles ou les poils d'un nid ?
Vous avez été en contact. En premier lieu, ne vous grattez pas car plus vous gratterez plus vous briserez de poils qui libèreront de la thaumétopoéïne. Ne touchez pas vos muqueuses (bouche, nez, oreilles, yeux, etc.). Il est préférable de consulter un médecin rapidement. Contactez le 112 et expliquez clairement votre situation et votre état (contact avec la peau, atteinte oculaire, etc.) ils vous dirigeront vers un médecin ou vous enverront les secours selon la gravité (vertiges, vomissements, etc.). Dans la mesure du possible, ne manipulez-pas votre chien.
Si votre chien a été en contact il s'agit d'une urgence vétérinaire. Il faut l'empêcher de se lécher. Mettez des gants. Emmenez-le dès que possible chez un vétérinaire pour qu'il puisse lui administrer le traitement nécessaire. Ne pas donner ni à boire ni à manger à votre chien.
Vous pouvez dans la mesure du possible rincer à grande eau ou avec une solution de bicarbonate de soude (3 cuillères à soupe dans 1 litre d'eau) sans frotter. Vous pouvez également retirer les poils urticants délicatement à l'aide d'une bande adhésive.
Comment traiter le problème et pourquoi sont-elles si nombreuses ?
Certaines municipalités ont pris la mesure du danger selon les zones infestées et les lieux de passage et ont fait installer des pièges écologiques comme au parc du Brûlet à Sainte-Foy-lès-Lyon. Lorsque les chenilles quittent le nid et descendent le long du tronc, un collier placé autour les dirige vers un conduit qui les piège dans un sac rempli de terre, elles y finiront leur transformation en papillon. Ces pièges ne sont pas sûres à 100%, il m'est arrivé d'en voir certaines en sortir parce que trop nombreuses dans le collier. D'autres manières de lutter contre existent, comme des pièges à base de phéromones, des traitements chimiques et biologiques, la lutte mécanique en coupant et brulant les nids et les prédateurs naturels.
Le réchauffement climatique, et la disparition des prédateurs naturels de l’espèce sont les raisons principales de cette prolifération. La mésange est le plus gros prédateur naturel des chenilles processionnaires. Une mésange peut consommer jusqu'à 500 chenilles quotidiennement. Les mésanges aiment nicher dans les troncs d'arbres morts, mais ces arbres disparaissent du paysage urbain pour des raisons esthétiques et de sécurité entrainant une diminution de leur population.
Pour réduire la présence de chenilles processionnaires vous pouvez donc poser un nichoir à mésanges, mais attention à ne pas les nourrir pour préserver leur instinct de prédation ! Vous pouvez acheter un nichoir ou le fabriquer vous même, si vous êtes un peu bricoleur :
Pour en savoir plus sur les pièges écologiques : http://www.lamesangeverte.com
Un reportage d'Actu-Environnement à voir :