Bilan de l’étude sur l’alimentation et le mode de vie des chiens du Grand Lyon

Votre participation active à cette étude m’a confirmé que le bien-être de vos chiens occupe une place de plus en plus importante. L’étude a porté sur 409 chiens dont 240 mâles et 169 femelles, avec respectivement 105 castrés et 115 stérilisées. Le Beagle, le Berger Australien, le Jack Russell et le Bouledogue Français se partagent la première place, suivis du Labrador et du Border Collie. Les chiens entre 1 ans et 7 ans représentent 73,6% du panel. Dans un contexte où la population se soucie de ce qui se trouve dans son assiette n’est-il pas légitime de s’interroger sur ce qui se trouve dans la gamelle de nos chères bêtes ? Est-ce que nos chiens sont actifs ? Les propriétaires prennent-ils conscience des enjeux de santé en termes d’alimentation, d’activités et de prévention antiparasitaire pour leur animal ?

Comment se répartit l’alimentation de nos chiens dans le Grand Lyon ?

Le BARF (Bones And Raw Food = Des os et de la nourriture crue ou Biologically Appropriate Raw Food = Nourriture Crue Biologiquement Adéquate) représente 7%. C’est une alimentation naturelle très appétente à base de viandes crues, d’abats et d’os charnus.

Les rations ménagères à 8% talonnent le BARF. Ce sont des préparations maison. Beaucoup de sites proposent des recettes et des conseils pour parvenir à un bon équilibre des rations.

La pâtée quant à elle représente 5%. C’est une alimentation industrielle très humide et très appétente.

Les croquettes sont en tête à 80%. C’est une alimentation sèche, en moyenne entre 7% et 10% d’humidité. Le dosage, la conservation et l’acheminement de croquettes sont simplifiés et l’on trouve toute une gamme de prix et de qualités. Ce qui explique sans doute qu’elles soient plus répandues.

Pour avoir des conseils professionnels vous avez, dans le 7e arrondissement de Lyon, Fabrice Olivo chez Jack & Dolly qui répondra à vos interrogations concernant le BARF, la ration ménagère, les croquettes et la pâtée.

Nos chiens ont-ils des allergies alimentaires ?

Il apparait selon l’étude que 8% de nos chiens sont sujets à une allergie alimentaire. Ce qui représente presque 1 chien sur 10 ! La liste des allergènes alimentaires pouvant être longue, les plus fréquemment constatés sont le bœuf, le lait, le poulet, le blé, les œufs, le maïs, le soja.

Les 2 symptômes d’une allergie alimentaire sont :

  • Un symptôme cutané. On observe des démangeaisons importantes pouvant entrainer une automutilation du chien, pertes de poils, rougeurs, lésions cutanées, etc.
  • Un symptôme digestif. On observe des vomissements, diarrhées, flatulences.

Un régime d’éviction peut être mis en place pour introduire les différents aliments de manière progressive et ainsi identifier l’aliment responsable de l’allergie. Il faut bien différencier les flatulences et diarrhées provoquées par un changement d’alimentation brusque du chien. Tout dépend de l’adaptation de son système digestif à la nouvelle alimentation.

Circuit d’achat de l’alimentation et critères de choix.

Avec 39,9%, le circuit d’achat le plus répandu est internet. Le critère le plus mentionné est la composition à 57% suivi par les qualités indiquées sur l’emballage à 31,8%. Le conseil du vendeur représente 8,9%. Le critère de conseil du vétérinaire représente 27,1% tandis que l’achat directement chez le vétérinaire ne représente que 7,6%. Conserver la marque habituelle ne semble pas si important (15,4%). Pourtant si l’on considère que cette fidélité devrait être renforcée, en partie, par le conseil du vétérinaire (27,1%) ou de l’éleveur (12%) ce critère devrait avoir plus de poids. La raison ce cet écart est que la marque habituelle varie dans la vie d’un chien, avec un critère simple : l’absence de problèmes chez le chien lors de l'introduction d’une marque « nouvelle » qui deviendra « habituelle ». Les marques connues représentent 10,2% des critères tandis qu'1 personne sur 5 considère que le prix est un critère important.

La préparation des repas.

Pour le dosage des croquettes, 55% utilisent le verre doseur, 18% pèsent à la balance, 16% servent à la louche et 11% donnent à volonté. Pour le BARF et les rations ménagères, 43% servent à la louche et 57% pèsent à la balance. Pour la pâtée vous servez en grande majorité à la louche.

La plupart des emballages se contentent d’indiquer des rations journalières standardisées. Pourtant certains chiens vivent majoritairement en intérieur, d’autres sont plus actifs, certains sont âgés ou stérilisés, etc. Il est donc nécessaire d’avoir une ration adaptée, car un animal qui consomme plus de calories qu’il n’en dépense se retrouvera en surpoids.

La suralimentation affective ou comment céder au plaisir de partager la nourriture avec son chien ?

Pour les restes de table 1 personne sur 5 donne de temps à autres et 1 personne sur 10 admet que c’est très souvent. Vous êtes à parts sensiblement égales à déclarer ne donner que très rarement (34%) ou jamais (36%). Pour les friandises vous n’êtes que 11% à n’en donner que rarement et 6% à ne jamais en donner. Autant dire que nos chiens sont bien gâtés (plus de 80%).

La suralimentation affective reste néfaste. Vous devez adapter les portions à la taille de votre chien ! Faites également attention à la dangerosité et toxicité de certains aliments pour votre chien ! Voici un mémento graphique que vous pouvez imprimer et laisser à portée.

Pour rappel lorsque vous félicitez votre chien en éducation, ne donnez pas un biscuit sec de la taille d’un pouce ! Privilégiez des aliments de qualité et appétents pour votre chien, que vous pourrez facilement fractionner en petits morceaux. Tenez aussi compte de la quantité des récompenses que vous donnez au quotidien dans le dosage de l’alimentation.

N’oubliez pas que la meilleure des récompenses c’est vous ! S’il aime lorsque vous le félicitez joyeusement ou lorsque vous jouez avec lui ou le caressez, alternez l’une de ces récompenses.

Nos chiens sont-ils en surpoids ?

Selon une étude auprès de vétérinaires, 1 chien sur 2 serait en surpoids voire obèse. Seuls 20% des français veulent bien l’admettre, pourtant un animal en surpoids ou obèse présentera plus de problèmes de santé. Comme pour l’homme la liste peut être longue : maladies ostéo-articulaires (à cause de l’excès de charge sur les articulations), respiratoires, cardiaques, diabète, hypertension, diminution de l’immunité du chien, mais également un inconvénient majeur lors d’interventions chirurgicales dû aux anesthésiques qui se dissipent dans les graisses.

Même si certaines races sont plus en chair que d’autres, certaines sont plus prédisposées à l’obésité : les Retrievers, le Beagle, le Cocker, le Cavalier King Charles, l’Épagneul, le Chihuahua, le Saint Bernard, le Teckel, le Terre neuve. Les femelles sont également plus sujettes à la prise de poids.

Certaines maladies sont la cause d’un surpoids chez le chien comme l’hypothyroïdie, l’hypercorticisme ou le diabète. Il est donc nécessaire d’en parler à votre vétérinaire. Certains traitements pour l’épilepsie ou à base de corticoïdes sont également responsables d’une surcharge pondérale.

Selon les résultats vous êtes 9% à penser que votre chien est en surpoids, 3% ne sauraient le dire tandis que 88% considèrent que leur chien ne l’est pas. Il existe un moyen simple pour savoir si votre chien est en surpoids. Palpez les flancs, les côtes ne doivent pas être difficilement palpables. De profil le ventre doit remonter vers l’arrière et vue de dessus la taille doit être marquée. D’autres indices peuvent vous mettre sur la voie : base de la queue épaissie, bourrelets au niveau des cuisses et du poitrail, intolérance à la chaleur, chien vite essoufflé, difficultés à se mouvoir.

De manière générale si votre chien dépasse de 15% son poids idéal, il est considéré en surcharge pondérale. Adaptez les rations de nourriture au poids, à l’âge et à l’activité de votre chien. Même la meilleure alimentation mal distribuée, provoquera une prise de poids excessive.

Quelles sont les activités pratiquées avec nos chiens ?

Parmi les propriétaires de chiens 47,2% indiquent ne faire que des promenades dans le quartier, dans un parc ou caniparc sans autre activité. Vous êtes 53,3% à déclarer faire les activités souvent au même endroit.

Le chien à la maison.

Seuls 20 % vivent dans une maison dont 15% avec jardin.

  • 7,7% indiquent que leur chien est moins d’1h en extérieur (jardin et/ou activités) dans une journée
  • 32,9% indiquent que leur chien est entre 1h à 2h en extérieur (jardin et/ou activités) dans une journée
  • 24% indiquent que leur chien est entre 2h à 3h en extérieur (jardin et/ou activités) dans une journée
  • 35,4% indiquent que leur chien est plus de 3h en extérieur (jardin et/ou activités) dans une journée
  • 30,4% consacrent 1 promenade dans une journée à leur chien
  • 20,3% consacrent 2 promenades dans une journée à leur chien
  • 49,3% consacrent 3 promenades ou plus dans une journée à leur chien

Le chien en appartement.

On compte 80% de chiens vivants en appartement dont 25,2% avec un accès à une terrasse.

  • 23,3% indiquent que leur chien est moins d’1h en extérieur dans une journée
  • 41,1% indiquent que leur chien est entre 1h à 2h en extérieur dans une journée
  • 25,8% indiquent que leur chien est entre 2h à 3h en extérieur dans une journée
  • 9,8% indiquent que leur chien est plus de 3h en extérieur dans une journée
  • 4,6% consacrent 1 promenade dans une journée à leur chien
  • 19,3% consacrent 2 promenades dans une journée à leur chien
  • 76,1% consacrent 3 promenades ou plus dans une journée à leur chien

Les chiots représentent 28% en majorité très joueurs (83%). Pourtant près d’1 sur 5 passe moins d’une heure en extérieur dans une journée. Il est pourtant nécessaire de sociabiliser votre chiot et le mettre en contact, le plus souvent possible, avec ses congénères pour éviter de développer des frustrations et de l’anxiété par manque d’activités, qui conduiront à des comportements indésirables.

Les plus âgés qui représentent 12% ne sont majoritairement plus joueurs (64%). Évidemment ils s’assagissent avec le temps et certains rencontrent parfois des problèmes de santé, les limitant pour certaines activités. Sachez qu’ils sont des référents pour les plus jeunes, alors continuez à les mettre en contact avec leurs congénères pour leur bien-être (physique et mental) et celui des plus jeunes.

Le manque d’activités

Parmi les chiens déclarés par leur propriétaire en surpoids, 86% vivent en appartement dont 78% à être en moyenne 45min en extérieur dans une journée. Ce qui équivaut à 15 min de promenade, 3 fois dans la journée. Si votre chien est en surpoids, ne négligez pas les exercices physiques ! La sédentarité est néfaste. Commencez comme vous le feriez pour vous « progressivement ». Je propose des randonnées avec prise en charge et retour à domicile pour que votre chien s’épanouisse et reste actif, n’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus.

Une prévention contre les tiques et puces plutôt naturelle ou chimique pour nos chiens ?

Vous êtes 4,5% à n’utiliser aucun traitement et 0,5% à ne pas pouvoir déterminer lequel. Vous n’êtes que 9% à faire usage de traitements naturels en revanche vous êtes 86% à utiliser un traitement chimique. Les traitements contre les tiques et puces feront l’objet d’un article très prochainement pour mieux vous informer sur les différentes méthodes de lutte existantes.

Au 21e siècle nous aurions pu penser que l’alimentation de nos chiens deviendrait simple et saine, au contraire elle devient aussi complexe que la nôtre car étroitement liée. Le paysage et les codes urbains ne permettent pas à nos compagnons de combler leurs besoins. Certains diront que les parcs canins sont déserts parce que inappropriés ou « mal fréquentés ». En hiver on pourrait y placarder une pancarte « Balnéo, boue à volonté ». Des obstacles heureusement surmontables pour l’épanouissement de nos chiens. Des rendez-vous s’improvisent « hors cadre » avec des maitres responsables. Le Grand Lyon reste un lieu privilégié où avec un peu de curiosité, on peut en 20 minutes sortir de la ville et explorer des sentiers. Nos modes de vie finissent par impacter la santé de nos chiens à nous d’en prendre conscience.

Les chenilles processionnaires du pin et du chêne

Les chenilles processionnaires représentent un danger pour l'homme comme pour le chien. Une substance très urticante appelée thaumétopoéïne est libérée lorsque leurs poils se brisent par contact ou par frottement. Ces poils urticants sont libérés par la chenille si elle est excitée ou inquiétée. La thaumétopoéïne provoque une réaction inflammatoire importante chez l'homme comme chez le chien. On distingue 2 espèces de chenilles processionnaires, celles du pin qui se nourrissent du limbe des aiguilles de pin et celles du chêne qui se nourrissent des feuilles tendres.

Le risque est important chez le chien en cas d'ingestion ou par réflexe de léchage de la zone douloureuse qui peut entrainer une nécrose nécessitant parfois l'amputation d'une partie de la langue. Le chien peut également se frotter le visage avec les pattes entrainant des lésions oculaires (conjonctivite, ulcères de la cornée, etc.). L'ingestion provoque une inflammation des voies respiratoires, de la cavité buccale et de tout l'appareil digestif, voire des réactions allergiques plus graves telles qu'un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique. Les chenilles processionnaires représentent un danger car elles quittent le nid pour finir leur transformation en papillon à quelques centimètres sous terre (5 à 20 cm). Elles descendent du tronc, entre le mois de février et la fin du mois de mai, en "procession" liées par contact tactile avec la soie des congénères les unes aux autres. Le danger peut également venir du vent comme des pommes de pin. Le vent secoue les nids porteurs de poils urticants et les pommes de pins peuvent également en transporter. Il ne faut donc pas laisser votre chien jouer avec les pommes de pin. 

Les nids de chenilles processionnaires sont facilement reconnaissables, ils ressemblent à des sortes de "barbes à papa" garnies d'une touffe d'aiguilles jaunit pour le pin et à des cocons situés sur les branches maîtresses pour le chêne. Ce sont des nids de soie. Les chenilles peuvent changer d'emplacement et constituer un nouveau nid sur une autre branche si leur nourriture vient à manquer. Au dernier stade larvaire, elles constituent un nid plus volumineux et plus résistant exposé sud.

Que faut-il donc faire pour protéger son chien et se protéger ?

Tout d'abord soyez vigilant lorsque vous vous trouvez dans une zone à risque. Lorsque vous êtes en promenade levez la tête pour repérer au loin les éventuels pins et chênes que vous pourriez croiser et observez la présence de nids. Si des nids sont présents ne vous tenez pas en dessous et ne les manipulez pas. Gardez votre chien derrière vous et observez au sol la présence éventuelle de chenilles lors de votre passage près du pin ou du chêne. Si vous voyez une procession, ne l'écrasez pas, vous ne feriez que libérer les poils urticants qui se fixeraient sur vos vêtements et sur votre chien. Contournez largement la procession en prenant votre chien dans les bras si possible ou faites demi-tour (attention plusieurs processions peuvent être dispersées). Signalez la présence des chenilles aux personnes que vous pourriez croiser. N'oubliez pas que le vent représente un danger supplémentaire !

Quelles sont les manifestations d'un contact avec les poils urticants ?

Les symptômes peuvent être plus ou moins sévères et apparaissent dans les heures qui suivent l'exposition. Démangeaisons, apparition de petites plaques avec parfois des éruptions prurigineuses qui brûlent et qui peuvent former des œdèmes. Conjonctivite en cas de contact avec les yeux. Irritation des voies respiratoires en cas d'inhalation.

Que faire si vous ou votre chien ou vous avez été en contact avec les chenilles ou les poils d'un nid ?

Vous avez été en contact. En premier lieu, ne vous grattez pas car plus vous gratterez plus vous briserez de poils qui libèreront de la thaumétopoéïne. Ne touchez pas vos muqueuses (bouche, nez, oreilles, yeux, etc.). Il est préférable de consulter un médecin rapidement. Contactez le 112 et expliquez clairement votre situation et votre état (contact avec la peau, atteinte oculaire, etc.) ils vous dirigeront vers un médecin ou vous enverront les secours selon la gravité (vertiges, vomissements, etc.).  Dans la mesure du possible, ne manipulez-pas votre chien.

Si votre chien a été en contact il s'agit d'une urgence vétérinaire. Il faut l'empêcher de se lécher. Mettez des gants. Emmenez-le dès que possible chez un vétérinaire pour qu'il puisse lui administrer le traitement nécessaire. Ne pas donner ni à boire ni à manger à votre chien.

Vous pouvez dans la mesure du possible rincer à grande eau ou avec une solution de bicarbonate de soude (3 cuillères à soupe dans 1 litre d'eau) sans frotter.  Vous pouvez également retirer les poils urticants délicatement à l'aide d'une bande adhésive.

Comment traiter le problème et pourquoi sont-elles si nombreuses ?

Certaines municipalités ont pris la mesure du danger selon les zones infestées et les lieux de passage et ont fait installer des pièges écologiques comme au parc du Brûlet à Sainte-Foy-lès-Lyon. Lorsque les chenilles quittent le nid et descendent le long du tronc, un collier placé autour les dirige vers un conduit qui les piège dans un sac rempli de terre, elles y finiront leur transformation en papillon. Ces pièges ne sont pas sûres à 100%, il m'est arrivé d'en voir certaines en sortir parce que trop nombreuses dans le collier. D'autres manières de lutter contre existent, comme des pièges à base de phéromones, des traitements chimiques et biologiques, la lutte mécanique en coupant et brulant les nids et les prédateurs naturels.

Le réchauffement climatique, et la disparition des prédateurs naturels de l’espèce sont les raisons principales de cette prolifération. La mésange est le plus gros prédateur naturel des chenilles processionnaires. Une mésange peut consommer jusqu'à 500 chenilles quotidiennement. Les mésanges aiment nicher dans les troncs d'arbres morts, mais ces arbres disparaissent du paysage urbain pour des raisons esthétiques et de sécurité entrainant une diminution de leur population.

Pour réduire la présence de chenilles processionnaires vous pouvez donc poser un nichoir à mésanges, mais attention à ne pas les nourrir pour préserver leur instinct de prédation ! Vous pouvez acheter un nichoir ou le fabriquer vous même, si vous êtes un peu bricoleur :

Pour en savoir plus sur les pièges écologiques : http://www.lamesangeverte.com

Un reportage d'Actu-Environnement à voir :